Généalogie des Faubert
Jacques Faubert
Réf. : MM. Jean-Louis Faubert et Daniel Brionnaud, de l'Association généalogique de la Charente en France.
Jacques est né le 28 mai 1647, selon l'acte de baptême, à Lesterps (prononcé lèterre), canton de Confolens, en Charente. Ses parents, François et Françoise Préveyraud, se sont mariés vers 1640 probablement à Lesterps, près de Confolens, au confluent du Goire et de la Vienne, pays de l'Angoumois. On y retrouve, encore de nos jours, les restes d'un château du XIIe siècle, les églises St-Bartélemy (XIe siècle), St-Christophe (XIIe siècle) et St-Maxime (XIIe siècle); il existe également 2 ponts sur la Vienne dont un très ancien.
Jacques avait 3 frères. Le premier, Antoine Faubert, est né le 25 novembre 1643 à Lesterps. Il a épousé Françoise Quereau le 10 septembre 1663, probablement à Lesterps. Le deuxième frère de Jacques se nommait Estienne Faubert. Il est né le 12 déembre 1652 dans le Faubourg de Lesterps. Son troisième frère se nomme Anthoine Faubert; il est né le 2 avril 1657 et a été baptisé le même jour à Lesterps (le parrain est Anthoine Faubert et la marraine, Marie Faubert).
De cette famille, seul Jacques, croit-on, décida de vivre l'aventure et de quitter le noyau familial. Beaucoup de gens étaient cultivateurs, mais exerçaient aussi le métier de maçon, de charpentier, de menuisier, etc. On montait à Paris ou dans d'autres grandes villes au mois d'octobre pour y travailler et on revenait au mois de juin pour les travaux de la ferme (fenaison, moisson). De Paris, beaucoup parmis les célibataires s'expatriaient pour tenter l'aventure en s'engageant pour un service en Nouvelle-France. Un engagé est, en Nouvelle-France, un homme qui prend l'engagement de demeurer au service d'une personne. Au 17e siècle, la durée de l'engagement était de 3 ans, d'où le surnom de 36 mois donné à ces émigrants. Elle permettait à un nouveau venu de travailler et de voir s'il pouvait vivre dans la colonie. Pendant cette période, l'engagé était nourri et logé et il recevait un petit salaire. Les premiers engagés étaient transportés sur la terre d'un seigneur. Ils avaient pour tâche de couper les arbres, de cultiver la terre et de participer à la construction des maisons des colons. Après la période de l'engagement, si la Nouvelle-France leur plaisait, ils pouvaient devenir colon à leur tour. L'enracinement est influencé par la possibilité pour le futur colon d'entrer en possession d'une terre dont la concession aux censitaires est faite par les seigneurs.
Acte du notaire C. Maugue le 27 nov. 1680 :
Un acte de société a été établi entre Jacques Faubert et Ant. Renaud pour construire à Rivière-du-Loup (la rivière aux Loups est l'ancien nom donné à la rivière Châteauguay).
Acte du notaire Maugue le 4 février 1687 :
Une reconnaissance de dette de Jacques Fouber, maçon de Châteauguay, à François Blau, maître-boulanger de Villemarie.
Acte du notaire Maugue le 10 nov. 1687 :
Un acte d'obligation de Jacques Fouber, maçon de l'île de Mtl., à François Blau, boulanger, de Villemarie.
Acte du notaire Maugue le 30 janvier 1688 :
Un acte d'obligation de Jacques Fouber, maçon de Châteauguay, à François Blau, maître-boulanger, de l'île de Montréal.
Ainsi, à l'âge de 33 ans, Jacques Faubert qui exerce le métier de maçon, s'installe sur une terre à Châteauguay. Il est toujours célibataire et est engagé par devant le notaire Maugue à Antoine Renaud, puis après la durée de son contrat, à François Blau. Avec un salaire annuel moyen de 60 livres, les soldats, les laboureurs, les bêcheurs et les scieurs de long sont au bas de l'échelle salariale des engagés. Mieux rétribués, les maçons, les charpentiers, les cloutiers, les chaudronniers, les toneliers et les boulangers gagnent en moyenne 90 à 100 livres. Les matelots et les canoniers reçoivent de 120 à 140 livres, un salaire équivalent à celui qui est versé aux maîtres, c'est-à-dire à ceux qui, ayant franchi les étapes de l'apprentissage de leur métier (serrurerie, menuiserie, maçonnerie, etc.) peuvent en transmettre les secrets. Il semble que, conformément aux désirs des émigrants d'améliorer leur sort, leurs conditions de vie aient, à certains égards, été meilleures dans la colonie qu'en France. En Nouvelle-France, un artisan établi dans une ville, peut accéder à la maîtrise après 6 années de résidence et de pratique. Il peut alors porter le titre de maître, tenir boutique et, à son tour, former des apprentis. L'habitant établi hors d'une ville, est propriétaire de sa terre; il pratique l'agriculture et l'élevage.
Acte du notaire Ant. Adhémar le 21 décembre 1691 :
Il est engagé par Claude Garigue à titre de maître-maçon. Ce Claude Garigue s'est marié en 1689 à Lachine et est arrivé de Guyenne. Était-ce pour une autre construction?
Acte du notaire Bénigne Basset le 26 décembre 1695 :
Il est engagé par Jean Cousinot à titre de maître-maçon; Jacques est dit de Ville-Marie. Selon Drouin, il s'agit ici de Jean-Baptiste Cousineau, de Jumilhac-le-Grand, en Limousin. Il est arrivé au Canada comme soldat en 1686. Les Sulpiciens l'engagèrent comme maçon. Le 2 janvier 1690, il se maria à Montréal où il exerça son métier de maçon. La ville de Montréal commençait à se développer un peu, et comme tout se bâtissait alors en pierre, maisons et clôtures, la clientèle devait être abondante. C'est donc pourquoi on retrouve de nombreuses traces de transactions devant les notaires de l'époque.
Acte de notaire (?) le 15 octobre 1701 :
Un acte d'obligation à François Ardouin (marchand bourgeois), né vers 1672 à St-Jean de Coutras, Libourne, Bordeaux, Guyenne, France; fils de Pierre et Jeanne Roy; contrat 06 Basset pour un mariage avec Marie-Anne Barrois; il est commis marchand, engagé pour l'Ouest le 7 oct. 1706; marchand bourgeois.
Le 4 août 1704, Jacques Faubert, âgé de 57 ans, épouse aux Saints-Anges de Lachine, Élisabeth Arcouet, née en 1674 à Champlain, près de Québec. Elle est la fille de Jean Arcouet, soldat de Carignan à la Cie de Loubias, et de Élise Pépin. Cinq enfants sont nés de cette union.
Peu après son mariage, Jacques Faubert alla à Détroit avec son épouse. Il y fit baptiser son fils James Jacques Ignace Faubert en 1705. Puis on retrouve la famille à Lachine lors de la naissance d'Antoine Faubert, né le 7 septembre 1707, et baptisé aux Saints-Anges de Lachine le 31 octobre 1707. Vers 1708, est née Marie-Josèephe Faubert. Vers 1709, est né François Faubert. Enfin, vers 1711, Jean-Baptiste Faubert est né.
Acte de notaire (?) le 26 juin 1728 :
Un acte notarié indique une vente de prétentions et de droits successifs sur une terre située à Champlain; par Louis Arcouet, de Champlain, Madeleine Arcouet, veuve de Léonard Gatignon de la Côte-des-Neiges, et Élisabeth Arcouet, veuve de Jacques Faubert de Châteauguay, à Jean-Baptiste Durand et François Durand, habitants de Champlain.
Ainsi, Jacques est décédé peu avant 1728. Il avait près de 80 ans.
Selon Le Village de nos ancêtres, par Marcel Fournier, sur le site de Planète Québec, a paru : Confolens en Charente, ville d'origine de Louis Cordeau, Jacques Faubert et David-Joseph Lacroix. En voici l’intégralité :
Confolens, à la limite de l'Angoumois et du Limousin, sur la Vienne, est située à 414 km au sud de Paris. La ville compte 3000 habitants qui portent le nom de Confolentais ou Confolonnais. Chef-lieu de l'arrondissement du département de la Charente, Confolens doit son nom à sa situation géographique, au confluent de la Goire et de la Vienne. Frontière linguistique entre la langue d'oil et la langue d'oc, la ville a jadis été la capitale de la Charente limousine. Confolens est aujourd'hui une sous-préfecture de la Haute-Charente. Construite sur les rives de la Vienne, Confolens fut une ville fortifiée au Moyen Âge. Les ruines du château, édifié au XVIIe siècle, dominent la vile qui occupe un joli site de part et d'autre de la rivière. Le vieux pont, construit au 15e siècle, légèrement en dos d'âne avec des piliers en encorbellement, conduit les passants de la vieille ville au quartier Fontorse. Dans la vieille ville, non loin de l'église Saint-Maxime, plusieurs maisons anciennes aux toits de tuiles roses subsistent sur la rue du Soleil et sur la rue des Francs-Maçons. L'église Saint-Barthélemy, un intéressant édifice roman du XIe siècle, est située dans le quartier Fortoise, sur la rive droite de la Vienne. L'église Saint-Maxime, au centre du bourg, fut construite du XIIIe au XVe siècle. Sous l'Ancien Régime, Confolens était située dans La Marche. La cité était un chef-lieu d'élection dépendant du parlement de Paris et de l'intendance de Poitiers. La ville comptait 3 paroisses : Saint-Maxime, Saint-Barthélemy et Saint-Christophe qui relevaient de l'évêché de Limoges. La région immédiate de Confolens a fourni 8 pionniers à la Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles. En plus des migrants qui font l'objet d'une notice biographique, il faut noter Louis Baptiste, probablement d'Ansac, Joachim Germaneau, de la paroisse Saint-Maxime, Pierre Lamoureux dit St-Germain, peut-être originaire de St-Germain-de-Confolens, et Jean Tournois qui se dit de la paroisse St-Michel de Confolens.
Voici quelques pionniers confolentais (tiré du site Planète Généalogie) :
Il y a Louis Cordeau qui est né vers 1735 dans la paroisse Saint-Barthélemy, ville de Confolens, de l'union de Jacques Lacroix et de Catherine Dupras. Il arrive en Nouvelle-France en 1757 comme soldat de la compagnie de Chambeau au régiment de Guyenne. À la Conquête, il décide de s'établir au pays comme agriculteur. Après avoir obtenu un certificat de liberté au mariage de Mgr Montgolfier, Louis Cordeau contracte mariage devant le notaire Joseph Crevier-Duvernay le 3 octobre 1761 puis épouse, à Varennes, le 5 octobre 1761, Marie-Josèphe Fontaine dit Bienvenue, née en 1746, fille de Paul Fontaine et de Marie-Thérèse Dufay. Au moins 13 enfants naissent de cette union entre 1763 et 1787 à Varennes et à St-Denis-sur-Richelieu. Après 1788, Louis Cordeau et sa femme ne sont plus signalés à St-Denis, fait assez surprenant. Leurs actes de décès ne sont pas mentionnés dans les registres locaux. Plusieurs enfants de Louis Cordeau et de Marie-Josèphe Fontaine se sont établis dans la vallée du Richelieu.
Puis on retrouve Jacques Faubert qui est né le 28 juin 1647 à Lesterps, canton de Confolens, de l'union de François Faubert, bourgeois, et de Françoise Pevereau. Deux de ses frères sont nés à Lesterps : Anthoine, le 25 novembre 1643, et Anthoine Jacques, le 2 avril 1657. Jacques Faubert arrive en Nouvelle-France comme maçon peu avant 1680 puisque cette années-là, il est mentionné dans un acte du notaire Claude Maugue le 27 novembre 1680. Établi à Châteauguay, puis à Montréal, Jacques Faubert signe plusieurs marchés de construction entre 1680 et 1695 pour des ouvrages de maçonnerie. Âgé de 57 ans, il épouse à Lachine, le 4 août 1704, Élisabeth Arcouet, née à Champlain en 1674, fille de Jean Arcouet et d'Élise Pépin. Cinq enfants naissent de cette union entre 1704 et 1711 à Châteauguay, Montréal et Lachine. Jacques Faubert décède peu avant 1728, peut-être à Châteauguay puisque sa femme est mentionnée comme veuve dans un acte notarié du 26 juin 1728. Son acte de décès n'a pas été retrouvé. Élisabeth Arcouet décède à Châteauguay le 10 janvier 1751.
Enfin, David-Joseph Lacroix est né vers 1647 dans la ville de Confolens, de l'union de Jacques Lacroix et d'Antoinette Chambon. Il arrive en Nouvelle-France probablement comme engagé de 36 mois vers 1666. Le 15 août 1670, il est confirmé à Québec par Mgr de Laval. David-Joseph Lacroix épouse, à Québec le 19 octobre 1671, Antoinette Bluteau, née à Lasel-sur-Jouant en Picardie. Elle est la fille de Louis Bluteau et d'Antoinette Legrand. Leur contrat de mariage avait été signé devant le notaire Becquet le 13 octobre précédent. Aucun enfant naît de cette union à La Durantaye où le couple est établi depuis leur mariage. À la suite du décès de son épouse survenu entre 1775 et 1780, David-Joseph Lacroix épouse en 2es noces à L'Islet le 20 janvier 1681, Bathélémie Mailloux, fille de Michel Mailloux et de Jeanne Mercier. Sept enfants naissent de cette union entre 1782 et 1694. En plus d'être agriculteur, David-Joseph Lacroix fabrique du charbon qu'il vend à Québec. David-Joseph Lacroix est hospitalisé à l'Hôtel-Dieu de Québec en juin 1712 et il décède dans cette institution le 3 octobre 1712 à l'âge de 59 ans. Sa femme décède à La Durantaye entre 1714 et 1716. Il laisse une nombreuse descendance de son 2e mariage.